Ma première Mob’
On n’est pas sérieux quand on a 17 ans
Exposition 1er juillet / 30 septembre 2021
Après avoir accueilli avec succès les animaux de Lalanne, la maison de Prouvé ou encore une collection de nains de jardin, le Donjon de Vez consacre son exposition estivale à la mobylette. Engin de récréation autant que pièce de design, aucun objet ne peut mieux symboliser la découverte d’une nouvelle liberté dans la plus insolente des insouciances. Du scooter de Schumacher, en passant par les Dax, Monkey, Caddy, Manhurin, Vespa, Zoomer, la collection d’une trentaine d’engins, scénographiée par Hubert Le Gall, fera revivre des souvenirs à plus d’un visiteur.
Il faut reconnaitre qu’elles symbolisent un âge d’or du deux roues populaire et astucieux, développant souvent avec une grande ingéniosité des solutions originales, et pour lequel le dessin et l’allure générale était un point fondamental, à une époque où la créativité n’était pas encore bridée par les contraintes actuelles. Il matérialise surtout notre premier contact avec les engins motorisés, à un âge où l’on a tout à expérimenter, projetant sur ces engins pétaradants bien plus qu’un simple regard de collectionneur.
Objet symbolique des premières libertés adolescentes, immortalisée dans de nombreuses scènes culte au cinéma, elle a été aussi source d’inspiration : Bertrand Lavier l’a suspendue dans une vitrine à la Bourse du Commerce, César l’a compressée comme on le verra au Donjon de Vez.
Le site du Donjon de Vez © Donjon de Vez © Donjon de Vez
La « Bleue », un morceau de la France de Jacques Prévert
La mobylette, contraction de « mobile » et « bicyclette » est une invention française. En 1959, Motobécane, marque française née à Pantin en 1924, lance la mobylette AV88, la « Bleue » puis la « Chaudron » en référence à sa couleur cuivre. Les deux seront présentes dans l’exposition. Comme une « 4L » ou un épisode de « Thierry la Fronde », la « Bleue » fait partie de la vie des gamins des années soixante et soixante-dix. L’AV88, c’est la Mobylette sans histoire ni fioriture. La « Bleue », c’est un morceau de la France de Jacques Prévert… Celle de l’ouvrier en casquette à pompon qui se lève à 5h30 pour embaucher à l’usine en traversant la banlieue ou la campagne endormies. Populaire et infatigable, la « Bleue » est un objet culte incarnant la France des « Trente Glorieuses ».
Motobécane déclinera la Mob au féminin avec le Cady apparu au milieu des années 60. Equipé d’un « petit » moteur, de roues de faible diamètre et d’un poids contenu (27 kg), le Cady est fait pour rassurer les parents de ces jeunes filles modernes et les publicités mettront principalement en scène des adolescentes souriantes en mini-jupes !
Motobécane développera d’autres modèles jusque dans les années 90. Au total 14 millions d’exemplaires seront vendus dans le monde entier et « mobylette » deviendra un terme générique au même titre que « frigidaire ».
Motobécane BG 1958 devant les vitraux de Daniel Buren © Donjon de Vez
La Vespa, la douceur de vivre à l’Italienne
Aucun doute ! La Vespa incarne dans l’imaginaire collectif, la douceur de vivre à l’Italienne. Pourtant, la Vespa est née à la sortie de la seconde guerre mondiale pour permettre aux Italiens de se déplacer facilement dans une Italie ravagée économiquement. La Vespa connaît un succès fulgurant et incarne cette Italie insouciante des années soixante. Aux côtés d’un Vespa 125 1955, on trouvera un scooter Manurhin MR75, vert amande caractéristique des années 50. Fabriqué par la Manufacture du Haut Rhin, plus connue pour ses fabrications d’armes à feu et de munitions, l’entreprise avait décidé de se diversifier et de profiter du succès du scooter.
L’exposition montrera le scooter Gilera aux couleurs de la Scuderia Ferrari ayant appartenu à Michael Schumacher. Depuis des années, les scooters ont envahi les allées des paddocks. Ils permettent aux pilotes, aux mécaniciens, aux photographes de se déplacer d’un bout du circuit à l’autre. Être retenu comme « scooter officiel » de la Scuderia Ferrari est un immense privilège dont les retombées sont conséquentes.
« Vacances romaines » avec Audrey Hepburn et Gregory Peck en 1953 © Donjon de Vez
Scooter Gilera aux couleurs de la Scuderia Ferrari ayant appartenu à Michael Schumacher
© Donjon de Vez
Génération Johnny
Le cyclo « Sport » est un monde à part où des marques italiennes, françaises ou belges se livrent une concurrence acharnée. Itom, Paloma, Flandria, Malaguti, Gitane Testi rendent fous les gamins de 14 ans qui reluquent leurs réservoirs effilés, leurs selles biplaces à dosseret, leurs guidons bracelet et leurs moteurs à vitesse. Ceux qui ont le privilège de posséder un engin tel qu’un Paloma Super Strada Flash, figurant dans l’exposition, règnent sur la « bande » de pote qui ne possèdent qu’une vieille « Mob », attirent le regard des filles et vivent un rêve éveillé.
Motobécane veut concurrencer les cyclos italiens sur lesquels les ados louchent avec insistance. La marque française sort alors la SP 50, le haut de gamme des machines de Pantin, à voir dans l’exposition.
D'où viens-tu Johnny ? (1963)
Johnny pilote un Paloma Super-Strada Flash 50 cm3,
le « nec plus ultra » des cyclomoteurs de l'époque.
Paloma sortira peu après le film une version « Spécial Johnny ».
© Donjon de Vez
Paloma Super Strada Flash au Donjon de Vez
© Donjon de Vez
Le VéloSolex, objet culte
Alternative à la Mobylette, le VéloSoleX est au moins aussi célèbre que la « Mob ». Produit à près de 7 millions d’exemplaires entre 1946 et 1988, le Solex est inséparable du célèbre bidon de Solexine, le « mélange » prêt à l’emploi pour le faire avancer. Incarnation d’une France insouciante, le Solex a fait une belle carrière dans le cinéma français dans des rôles sur mesure (comme dans « Mon Oncle » de Jacques Tati, par exemple) mais il connaît son heure de gloire en permettant à Robert Redford de se déplacer dans New York dans « Les Trois Jours du Condor ».
Brigitte Bardot sur un Solex 2200 en 1970 © Donjon de Vez
VéloSolex 3200 au Donjon de Vez
© Donjon de Vez
Mr Hulot sur son Solex dans « Mon oncle »
un film français réalisé par Jacques Tati,
tourné en 1956 et 1957 et sorti en 1958
© Donjon de Vez
Steve McQueen sur le tournage du film « Le Mans », 1971/ © Donjon de Vez
Au Donjon de Vez, l’art contemporain n’est jamais loin
Le 8 mai 1960, scandale à l'inauguration du XVIIe Salon de Mai. César y expose ses nouvelles sculptures : des carrosseries d'automobiles compressées, trois balles de métal aux couleurs vives, somptueuses, denses, monumentales, accusatrices. La mise en service d'une presse américaine, à Gennevilliers, de très grande dimension, lui a permis d'obtenir le résultat qu'il cherchait à atteindre depuis un moment. Celle-ci peut engloutir une voiture entière, compressée et calibrée. Dès lors, César va s'employer à développer cette nouvelle forme d'expression en la déclinant de différentes façons. La compression s'inscrit dans la descendance immédiate du déchet métallique qui livre à César la substance de ses sculptures figuratives. En 1970, César découvre chez un ferrailleur niçois un stock de motocyclettes, de vélos et de vélomoteurs déposés là par la police. L'artiste y trouvera son bonheur, pour une série de nouvelles compressions. A la différence des voitures compressées qui étaient dépouillées de tous leurs organes (moteurs, vitres, pneus) avant d'être livrées à la presse, les motocyclettes sont compressées dans leur version intégrale.
CÉSAR (1921 - 1998)
Compression de mobylette, 1970
Signé et daté 70
45 x 63 x 16 cm
Exposée au Musée Tinguely en 1999
Collection privée, Courtesy FONDATION CESAR
© Donjon de Vez
Donjon de Vez – Lee Ufan et Bernar Venet - © Donjon de Vez
Haut-lieu de l’histoire du Valois, berceau originel des rois de France, le Donjon de Vez fait dialoguer le Moyen-Âge et l’art contemporain depuis 30 ans.
Construit durant la guerre de Cent Ans, ce haut-lieu de l’histoire du Valois, terre des Rois de France, classé Monument Historique en 1906, a nourri depuis toutes ces années les inspirations de grands artistes contemporains tels Sol LeWitt, Jean Pierre Raynaud, Daniel Buren, François Morellet ou encore Bernar Venet, dans un jardin remarquable dessiné par Pascal Cribier.
Sous l’impulsion de Francis Briest, commissaire-priseur et Président du conseil de surveillance et de stratégie d’Artcurial, des œuvres d’art contemporaines permanentes se sont greffées sur les bâtiments historiques du XIIIème et XIVème siècles au fur et à mesure des années.
Les expositions estivales attirent chaque année de nombreux visiteurs et font du Donjon de Vez une échappée culturelle incontournable à 1h30 de Paris. Le « Café du Donjon » permettra de faire une pause avant de poursuivre cette échappée culturelle et profiter de la proximité de Pierrefonds, la plus belle réalisation de Viollet-Le-Duc, Compiègne le troisième plus grand palais de France après le Louvre et Versailles, et Villers Cotterêts, une des résidences préférées de François 1er et le projet phare d’Emmanuel Macron pour y installer la Cité de la Francophonie.
La chapelle et ses vitraux par Daniel Buren et le pot de Jean-Pierre Raynaud ©Donjon de Vez
Contact & Informations
Donjon de Vez
3 bis rue de la Croix Rebours
60117 Vez
France
Tél.: 03 60 47 06 34
Email: donjondevez@donjondevez.com
Dates & horaires d'ouverture
Fermeture annuelle, réouverture le 1er juillet 2021.
> Du 1er juillet au 30 septembre : ouvert tous les jours, 13h30-18h30
> En octobre : ouvert les samedis et dimanches, 13h30-18h30
