L’exposition Makay, un refuge en terre malgache
Le massif du Makay, œuvre monumentale de la nature formée de multiples canyons inextricables, se situe au sud-ouest de Madagascar. Ses vallées abritent une mosaïque d’écosystèmes depuis des millions d'années. Cette forteresse minérale est devenue un refuge pour des groupes d'animaux et de végétaux qui, ainsi isolés, ont divergé au point d’engendrer de nouvelles espèces.
Eulemur rufifrons mâle dans la forêt de Beora photographie Vincent Romera
Les forêts primaires du Makay, longtemps protégées par ce relief spectaculaire, sont aujourd’hui menacées par la progression des feux de brousse et l’insécurité alimentaire des populations alentours. Cette région est l’illustration de rares écosystèmes, méconnus, inaccessibles et pourtant menacés par des activités humaines en expansion.
Propithèque de Verreaux - Propithecus verreauxi. Photographie Milehightraveler
L’exposition est une immersion dans ce labyrinthe géologique inconnu. Grâce aux vidéos et aux photographies rapportées des expéditions de Naturevolution, le visiteur en devient l’explorateur et part à la rencontre de ce milieu exceptionnel, aux côtés des entomologistes, géologues, herpétologues, botanistes.
Nomafana - Hapalemur griseus ranomafanensis- Photographie gydyt0jas
Fossa - Cryptoprocta ferox - Photographie Janugi Nomafana
Le parcours de l’exposition
Le visiteur avance dans l’exposition, marchant entre de grandes images panoramiques, comme il le ferait dans les paysages de canyons et de forêts du Makay. Au fil de sa visite, il s’arrête au camp de base rencontrant les équipes scientifiques, il s’envole pour découvrir des paysages vus du ciel, il plonge dans la forêt malgache, à la nuit tombée, entouré des bruissements de la faune nocturne. L’ambiance sonore comme les grands formats participent au sentiment d’immersion dans un autre monde.
Palmier majestueux Ravenea rivularis et Pandanusen bordure du lac sacré d’Ampasimaiky
Photographie Evrard Wendenbaum - Naturevolution
Repères : de Madagascar au Makay
L’île de Madagascar est située dans l’océan Indien, au sud de l’équateur. Le canal du Mozambique, large d’environ 400 km, la sépare de la côte est de l’Afrique.
Le détachement précoce de l’île du continent africain, il y a plus de 150 millions d’années, ainsi que l’installation tardive des humains estimée entre le 1er et le 2e millénaire avant notre ère, ont permis l’apparition, puis le maintien, d’un grand nombre d’espèces animales et végétales. Mais l’île, victime de l’exploitation massive de ses ressources naturelles, connaît aujourd’hui une érosion sans précédent de sa diversité biologique. On estime ainsi à plus de 50 % la perte des forêts naturelles malgaches dans les soixante dernières années.
Le Makay est un territoire isolé, peu exploité par l’Homme et à la topographie exceptionnelle. Ses paysages très contrastés se divisent en deux mondes que tout oppose. D’un côté, l’espace minéral des plateaux et des crêtes, où la vie, rare, a su s’adapter au vent et à la sécheresse. De l’autre, les fonds de canyons humides, qui abritent une flore luxuriante et une multitude d’espèces animales parmi lesquelles le propithèque de Verreaux (Propithecus verreauxi) ou le discret fossa (Cryptoprocta ferox), plus grand prédateur de l’île.
(gauche) Carte de Madagascar. En vert, l'emplacement du Makay.
Graphisme Juliette Cheval / Polygraphik
(droite) Le Makay, véritable labyrinthe naturel.
Photographie Evrard Wendenbaum - Naturevolution
Toucher du doigt la géologie du Makay
Le Makay est formé d’une accumulation de grains de quartz et de galets, issus de l'érosion d’immenses massifs disparus il y a 200 millions d’années. Les roches peu compactes du Makay se désagrègent facilement. Leur érosion a permis la création de profondes vallées isolant des ensembles de « pains de sucre » caractéristiques, donnant au massif un aspect de cervelet géant.
Ces grès calcaires jouent aujourd'hui un formidable rôle d'éponge. Malgré son faible niveau de précipitations, le massif est une importante réserve d'eau douce pour l'Ouest malgache.
Informations pratiques
Ouverture du musée
Du mardi au vendredi de 11 h à 19 h
Samedi et dimanche de 10 h à 19 h
Jeudi nocturne jusqu’à 22 h
Tarifs
Entrée 9 euros pour l’ensemble des expositions,
gratuité enfants moins de 18 ans et étudiants moins de 26 ans.
Réservation et informations
04 28 38 12 12
Du lundi au vendredi de 10 h à 17 h
https://www.museedesconfluences.fr/billetterie-reservation
Château d’eau du sud-ouest malgache, le Makay est un important réservoir d’eau douce,
photo Evrard Wendenbaum – Naturevolution
Les collections malgaches étudiées au musée des Confluences
Madagascar est l’un des pays les plus représentés dans les collections ethnographiques africaines du musée. Parmi elles, le musée présente des objets en perles malgaches, témoignage de l’art de vivre et des religions traditionnelles. Cette collection a été constituée par le directeur de l’enseignement de Madagascar, Charles Renel, dans les années 1910 et 1920. Cent ans plus tard, la tradition des perles magiques est encore vivante sur l’île, et a conduit le musée à engager une collecte ainsi qu’une étude de terrain en 2018 pour réactualiser la collection des perliers de Madagascar. Ces perles magiques, autrefois en verre et désormais en plastique, toujours prescrites par des devins-guérisseurs, ont été achetées sur des marchés. L’objectif est d’étudier l’évolution de ces perles et les croyances qui y sont associées.
Talisman ody mohara (Madagascar – Début du 20e s.)
Mâchoire de crocodile et perles photographie Pierre-Oliver
Deschamps/Agence VU' © musée des Confluence
Talisman ody mohara (Madagascar – Début du 20e s.)
Corne de zébu et perles photographie Pierre-Oliver Deschamps/Agence VU'
© musée des Confluences
Le musée des confluences
Situé à la pointe de Lyon entre Rhône et Saône, le musée des Confluences ouvre aux horizons du monde. Héritier du muséum d’histoire naturelle et d’autres collections de musées lyonnais aujourd’hui disparus, le musée des Confluences propose un récit des origines, du vivant et de l’histoire de l’humanité par la mise en dialogue des sciences. Inédit dans l’univers des musées européens, le musée des Confluences invite tout à chacun à l’émerveillement et au partage des savoirs. Avec plus de 670 000 visiteurs par an, le musée des Confluences est le musée le plus visité de France après les grands établissements parisiens.
Adresse
Musée des Confluences
86 quai Perrache
CS 30180
69285 Lyon cedex 02
Entrée principale (Cristal) : visiteurs individuels
Entrée groupes (-1 côté parvis) : groupes, visiteurs à mobilité réduite
Entrée auditorium (-1 côté rhône) : accès direct lors des spectacles, conférences et manifestations.
Les portes ouvrent 1h avant le début de chaque représentation.
L’horaire d’ouverture de la salle est relatif aux contraintes artistiques.