• LA HAINE DES CLANS<br>Musée de l'Armée Invalides

LA HAINE DES CLANS
Musée de l'Armée Invalides

Prix : Gratuit
Non disponible

Exposition La Haine des clans
Guerres de Religion, 1559 - 1610
Du 5 avril au 30 juillet 2023

Choix non disponible

Exposition "La Haine des clans"
​Guerres de Religion, 1559 - 1610
Du 5 avril au 30 juillet 2023

 

hainedesclans1© Musée de l'Armée Invalides

La seconde moitié du XVIe siècle constitue la « part sombre » de la Renaissance, marquée en France par les querelles religieuses, les troubles civils et une profonde remise en cause du pouvoir royal : un âge de désordre et de déraison, qui, en quarante ans et huit guerres de Religion, va embraser le royaume en une succession d’affrontements, répressions, scandales et massacres, bouleversant l’équilibre du pays de façon inédite. C’est aussi un moment-clef de l’histoire nationale, peut-être la plus grave crise subie par l’Ancien Régime : elle a marqué de manière indélébile notre mémoire et l’imaginaire collectif, notamment par une frénésie de violences, qui trouvent leur paroxysme dans l’épisode sanglant de la Saint-Barthélemy.

 

Troubles et régicides

Le musée de l’Armée consacre une exposition à l’histoire fascinante et excessive de ces guerres de Religion. Quels en sont les ressorts ? Les enjeux ? Les temps forts ? Les protagonistes ? Le parcours retrace ainsi les troubles effrénés qui ont divisé le royaume entre la mort accidentelle d’Henri II, en 1559, et l’assassinat d’Henri IV, en 1610, signant la fin du règne d’un souverain pacificateur et promulgateur de l’Édit de Nantes mais également victime, comme son prédécesseur, d’un régicide.

 

hainedesclans4Travail français, Armure du connétable Anne de Montmorency, vers 1550 © Musée de l'Armée Invalides

 

La Haine des clans

L’un après l’autre sont convoqués tous les grands acteurs de l’époque, dont les armures sont conservées dans les collections du musée de l’Armée. De la Ligue « ultra »-catholique menée par les Guise au clan protestant conduit par les Condé, en passant par le parti plus modéré des Montmorency, les rivalités aristocratiques et politiques se mêlent aux conflits religieux. Pièces d’équipements guerriers, portraits, documents d’archives et ouvrages anciens font revivre les destins et les cheminements individuels des grands courtisans, chefs de guerre et chefs de parti, qui ont tour à tour soutenu ou combattu le pouvoir monarchique. L’exposition évoque aussi l’écho international rencontré par ces guerres de Religion de la Pologne aux Pays-Bas et jusqu’aux éphémères colonies du Nouveau Monde.

 

Écho contemporain

Par bien des aspects, ce moment exacerbé de notre histoire entre singulièrement en résonance avec notre réalité contemporaine, non seulement dans ses mécanismes sous-jacents mais aussi dans ses représentations, notamment à travers l’intense production d’images, de pamphlets, de placards qui en fait le premier conflit médiatique de l’Histoire. L’exposition offre ainsi l’occasion de s’interroger sur la place de l’image et de la rhétorique dans les conflits, sur la marche de notre société en temps de guerre civile, sur les enjeux et les limites de l’action politique, ainsi que sur la longue maturation de l’État. Car c’est aussi au cours de cette période complexe que se sont inventés, douloureusement, le vivre-ensemble et nos formes modernes de gouvernement.

 

hainedesclans26Frans Hogenberg, Massacre de la Michelades à Nîmes en 1567, Château de Pau
© Paris – musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Anne- Sylvaine Marre-Noël​

 

Autour de l’exposition

À l’occasion de l’exposition La Haine des clans. Guerres de Religion, 1559 - 1610 , le Musée présente des cycles de concerts, de cinéma, des conférences, ainsi que des visites privilèges en compagnie des commissaires de l’exposition et des visites guidées.

 

Musée De l’armée
    
Situé au cœur de l’Hôtel national des Invalides, le musée de l’Armée propose de parcourir, sur 15 000 m2, l’histoire de France à travers le fait militaire et guerrier. À la fois musée d’histoire, de beaux-arts et de sciences et techniques, l’institution, créée en 1905, conserve l’une des collections d’histoire militaire les plus riches au monde, soit près de 500 000 pièces (uniformes, armes, armures, dessins, peintures, photographies etc.), de l’âge du bronze au XXIe siècle. Elle propose également au public de découvrir le célèbre Dôme des Invalides, abritant le tombeau de Napoléon Ier. Avec 1,2 million de visiteurs annuels, le musée de l’Armée est l’un des musées parisiens les plus fréquentés.
Humaine et incarnée, parfois exaltée, souvent douloureuse, l’histoire militaire s’envisage aujourd’hui dans ses réalités politique, sociale, culturelle, géographique ou économique et s’ouvre à de nouveaux questionnements.
Porté par cette conviction, le musée de l’Armée a engagé un grand programme d’extension et de transformation.
À l’horizon 2030, le projet MINERVE verra ainsi l’ouverture de 4 nouveaux parcours permanents : « L’Hôtel des Invalides, entre histoire et mémoires » ; « Forces armées et engagements militaires de la France » ; « Colonisation, décolonisation : une histoire en partage » ; « Après 1945 : de la Guerre froide à nos jours ». À travers lui, le Musée a l’ambition de devenir le musée d’histoire mondiale de la France à travers le fait militaire et guerrier, selon une approche globale et résiliente, attentive aux interactions de notre pays avec le monde et donnant la place et la parole à l’altérité. Fidèle à sa vocation civique, le musée de l’Armée affirme ainsi sa volonté d’offrir des clefs de compréhension à tous les publics sur l’état du monde et son évolution, assurant le lien entre passé, présent et avenir.

 

Informations Pratiques    
Hôtel national des Invalides
129, rue de Grenelle – 75007 Paris
Tél. 
01 44 42 38 77
musee-armee.fr
contact@musee-armee.fr

Accès
M Ligne 8 — La Tour-Maubourg
M Ligne 13 — Invalides
R RER C — Invalides

Horaires
Tous les jours de 10h à 18h
Nocturne le premier vendredi du mois jusqu’à 22h
Le Musée est fermé les 1er mai, 25 décembre et 1er janvier

Tarifs
Billet unique (expositions temporaires et collections permanentes)
Tarif plein 15 € - Tarif réduit 12 € - Gratuit moins de 18 ans
18-25 ans (ressortissants ou résidents UE) pour les expositions temporaires 5 €
Tarif groupe (à partir de 10 personnes) 12 €

Guide numérique 5€
Disponible en 5 langues – Durée 1h45
En vente aux caisses du Musée et sur la billetterie en ligne
musee-armee.fr

Tarifs en vigueur au 1er avril 2023 Les tarifs sont susceptibles d’être modifiés
Consultez le site : musee-armee.fr

Réservations
Billetterie en ligne :
musee-armee.fr
Groupe : groupes@musee-armee.fr

Visites guidées
Familles, scolaires et étudiants : jeunes@musee-armee.fr

Adultes : contact@cultival.fr Tél. 0825 05 44 05

 

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#HaineDesClans
saison « Faste et Tragédie à la Renaissance »
Les visiteurs munis d’un billet d’entrée pour l’exposition La Haine des clans. Guerres de Religion, 1559-1610 pourront bénéficier d’un tarif réduit pour les expositions au château de Chantilly et d’Écouen
(sur présentation de leur billet). Les visiteurs munis de billets des expositions des châteaux de Chantilly et d’Écouen pourront également bénéficier d’un tarif réduit pour l’exposition La Haine des clans. Guerres de Religion, 1559-1610.

 


 

L'EXPOSITION

La Foi déchirée
Dès 1521, la publication des 95 thèses de Martin Luther trouve des échos en France, où des opuscules du moine allemand sont imprimés et diffusés. À la cour, Marguerite de Navarre, sœur de François Ier et protectrice des « évangéliques » favorables à la réforme de l’Église romaine, s’oppose au conservatisme des conseillers du roi. Le souverain oscille quant à lui entre tolérance et sévérité, lors des attentats commis contre des statues de saints ou au moment de l’affaire des placards, en 1534, qui voit des affiches contre la messe fleurir jusque dans les résidences royales. Le réformateur Jean Calvin lui dédie son Institution de la religion chrétienne en 1536. Le roi négocie volontiers des alliances avec des princes protestants opposés à Charles Quint. Depuis Genève, Calvin organise dès 1541 l’Église réformée française, mais les premières communautés se mettent en place vers 1555 et leur nombre croît considérablement à la fin du règne d’Henri II. En 1562, elles sont autour de 1 400, regroupant près de 2 millions de fidèles, soit 10 % de la population du royaume.

 

hainedesclans27Anonyme, Le Sac de la ville de Lyon par les calvinistes en 1562, vers 1565
© Xavier Schwebel / Musée d’histoire de Lyon – Gadagne.

 

La France en ses frontières
Sous François Ier et Henri II, on assiste à un renforcement de l’autorité et à une centralisation de l’administration royale. Le royaume de France est alors le plus peuplé d’Europe,
avec de nombreux atouts : des terres agricoles riches, une production manufacturière importante et un sentiment national naissant. Cependant, la fin des guerres d’Italie en 1559 marque un tournant. La banqueroute de l’État, la mort accidentelle d’Henri II sans héritier en âge de régner et les premières querelles religieuses affaiblissent le pouvoir royal. La société, confrontée à de nombreuses incertitudes, hausses de prix, disettes, retour des épidémies de peste, se tourne vers Dieu, mais parallèlement perd confiance dans ses médiateurs (Église romaine, clergé), ce qui génère une grande angoisse et un phénomène de conversions à la Réforme. Avec la signature du traité du Cateau-Cambrésis (3 avril 1559), qui consacre l’hégémonie espagnole, la France renonce à la majorité de ses possessions italiennes, mécontentant une partie de la noblesse qui se voit privée de son champ d’honneur et de richesses, tout en la questionnant sur sa position sociale. La France conforte cependant son territoire en récupérant Calais et en gardant les Trois-Évêchés (Metz, Toul, Verdun).

 

De l’art de commencer une guerre
Dès l’avènement de François II en 1560, ses oncles François de Lorraine, duc de Guise, et Charles, cardinal de Lorraine entrent au Conseil royal, où ils exercent une forte influence. La conjuration d’Amboise en 1560, menée par des protestants pour écarter les Guise du pouvoir, donne lieu à une sévère répression et contribue à accroître les dissensions. La mort de François II, le 5 décembre 1560, place sur le trône son frère Charles IX, encore mineur, ouvrant une période de régence de leur mère Catherine de Médicis, marquée par une politique de dialogue entre les partis. Mais les tentatives de conciliation (états- généraux d’Orléans en 1560, colloque de Poissy en 1561 et édit de Janvier en 1562) sont toutes des échecs. Aux divisions religieuses se superposent des rivalités politiques entre les grandes familles de la noblesse et des conflits sociaux dans une période de grave crise financière. Ces tensions aboutissent au déclenchement de la première guerre civile en mars-avril 1562, accompagnée d’une vague d’iconoclasme. Pour les protestants, le massacre de Wassy, le 1er mars 1562, marque le début des hostilités, tandis que les catholiques considèrent la prise d’Orléans par Louis Ier de Condé le 2 avril comme le commencement du conflit.
Cette première guerre civile marque le début d’une période de quarante ans d’affrontements armés en France.

 

hainedesclans2Jacques Tortorel, Jean-Jacques Perrissin, Le Massacre fait à Vassy, le 1er mars 1562, 1569, Château de Pau © Musée de l'Armée Invalides

 

Violences et massacres
La Saint-Barthélemy

La seconde moitié du XVIe siècle constitue une période de violences au cours de laquelle assassinats et tueries se multiplient. Le début des guerres de Religion est marqué par des actes d’iconoclasme et les destructions, perpétrées par les huguenots, d’objets ou d’images liés au culte. Les catholiques répondent à ces saccages par des massacres en vue d’exterminer les « hérétiques » comme à Wassy, Sens, Tours et Orange. Il faut attendre la deuxième guerre de Religion pour que des catholiques soient massacrés par des protestants (Nîmes, 1567). Ces tueries trouvent leur paroxysme dans l’épisode le plus connu et le plus violent des guerres de Religion, la Saint-Barthélemy, en août 1572.
Elle débute par l’assassinat de l’amiral de Coligny et des chefs protestants présents à Paris au lendemain du mariage d’Henri de Navarre, futur Henri IV, et de Marguerite de Valois, sœur du roi Charles IX, puis dégénère en un massacre généralisé qui ensanglante Paris pendant trois jours et se répand dans d’autres villes. Le nombre cumulé de victimes est estimé à 10 000 morts. Aujourd’hui encore, les historiens s’interrogent sur le déroulement exact et les responsables de ces débordements, et l’historiographie récente tente de mettre un visage sur leurs acteurs, bourreaux comme victimes.

 

hainedesclans15Travail français, Armure de grosse joute, vers 1560
© Paris Musée de l’Armée, Dist. RMN- Grand Palais / Philippe Fuzeau​

 

La guerre des esprits, les factions et le régicide
Les affrontements religieux et politiques se jouent aussi sur le papier : favorisés par l’essor de l’imprimerie, les pamphlets, placards et opuscules de propagande saturent les opinions, atteignant toutes les couches de la population. Cette intense « guerre des esprits » en fait le premier conflit médiatique de l’Histoire.
Ces libelles ou ces traités ne reflètent pas seulement la lutte binaire entre catholiques et protestants ; le conflit religieux devient une guerre de partis, animés par des ambitions politiques ou des haines personnelles. En 1574, Les Malcontents, conduits par François d’Alençon, frère du roi, s’allient militairement avec les protestants pour contrer l’influence des Guise. En réaction, les catholiques radicaux créent une Ligue en 1576, soutenue par l’Espagne, qui durcit ses positions lorsque le protestant Henri de Navarre, futur Henri IV, devient seul héritier du trône en 1584.
Le climat de haine cultivé par la Ligue aboutit à deux régicides successifs : celui d’Henri III puis celui d’Henri IV. Ces meurtres, sans précédent dans l’histoire de France, sont perçus comme des parricides et vont finir de discréditer les séditions.

 

 

hainedesclans18Anonyme, Assassinat d’Henri III par Jacques Clément moine jacobin
à Saint-Cloud le 1er août 1589, XVIe siècle,
© Bibliothèque nationale de France

 

Le monde, théâtre des guerres de religion
La royauté française, notamment grâce à Catherine de Médicis, déploie au cours des guerres de Religion une diplomatie active avec les cours étrangères, et ce au-delà des confessions religieuses. Les projets matrimoniaux impliquant les enfants royaux sont un des aspects de cette politique extérieure. De plus, la France poursuit des desseins « ultra-marins » : dès 1555, l’amiral de Coligny initie des expéditions au Brésil et en Floride où d’éphémères colonies, perçues comme des menaces par l’Espagne et le Portugal, permettent la cohabitation entre catholiques et protestants.
Les troubles qui se déroulent en France inquiètent les États européens, qui s’impliquent en faveur de l’un ou l’autre des partis. L’ancienne alliance avec les cantons suisses apporte à l’armée royale des fantassins réputés, quoique coûteux. L’Espagne soutient le roi de France contre les protestants et subventionne la Ligue quand elle s’oppose aux catholiques modérés et au calviniste Henri de Navarre, futur Henri IV. Les États protestants, comme les Pays-Bas, l’Angleterre, le Palatinat ou le Danemark, apportent aux huguenots subsides et troupes.

 

hainedesclans10Antoine Caron, Portrait de Catherine de Médicis en veuve (détail), 1561–1574, © Musée du Louvre, Paris​

 

Politique en fête
Pour présenter son royaume au jeune Charles IX son fils, Catherine de Médicis organise un long tour de France de 1564 à 1566. Ce voyage valide la nouvelle politique de pacification religieuse et de rétablissement de l’ordre public entérinée par l’édit d’Amboise (1563) qui met fin à la première guerre de Religion. Ce tour de France est l’occasion de grandes festivités illustrant la culture chevaleresque : festins, bals, mascarades, naumachies et tournois. L’entrevue de Bayonne avec l’Espagne en 1565 ou les noces de Charles IX et d’Élisabeth d’Autriche  le 21 novembre 1570, mêlent diplomatie et réjouissances. En 1572, les fêtes du mariage d’Henri de Navarre et de Marguerite de Valois mettent en scène la concorde entre les partis par la musique, la poésie et les tournois.
Pour les noces de l’« archimignon » d’Henri III, Anne de Joyeuse, avec Marguerite de Lorraine-Vaudémont (sœur de la reine Louise, épouse d’Henri III) le 24 septembre 1581, des fêtes spectaculaires ont cette fois pour but de mettre en images l’apaisement des passions, tout en assurant l’obéissance des princes lorrains. Catherine de Médicis, qui mécène poètes et peintres, a été la grande ordonnatrice de ces festivités qui faisaient de la cour le lieu de l’harmonie retrouvée et de la réconciliation autour du roi.

 

hainedesclans11Armure d’enfant de la cour de France, 1560–1570 © Musée de l'Armée Invalides

 

Gouverner en temps de guerre civile

Malgré les conflits militaires, les dissensions et une politique menée par à-coups, la période des guerres de Religion s’avère capitale dans la construction de l’État monarchique. À la disparition d’Henri II, l’érosion de l’autorité du souverain offre aux Grands (Montmorency, Bourbons, Guise, Chatillon) la possibilité d’afficher leurs rivalités et leur prétention à diriger le Conseil, donc le gouvernement royal. Cette présomption ne disparaît qu’avec la mort des protagonistes et les différentes réformes administratives entreprises par la Couronne, en particulier celles d’Henri III, en 1574 et 1588, qui visent à renforcer l’appareil d’État avec un personnel qualifié et spécialisé, et à rétablir l’autorité du roi, à un moment où cette dernière est contestée comme jamais. Pendant quarante ans, malgré la pression des partis ou les ingérences étrangères, l’État royal tente de maintenir la paix, comme l’illustrent les tentatives de conciliation de Catherine de Médicis, avec le colloque de Poissy (1561), les convocations des états généraux, ou la promulgation d’édits de tolérance et de pacification qui garantissent aux protestants des droits politiques ou une certaine liberté de culte.

 

hainedesclans12Le Greco, Portrait du cardinal Charles de Lorraine (1524- 1574), 1572, Zürich, © Kunsthaus 

 

 

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Anonyme, L’Abjuration d’Henri IV en la basilique Saint-Denis, 25 juillet 1593, XVIe siècle, © Musée d’Art et d’Histoire, Meudon

 

Réconciliations ?
Dès son accession au trône, Henri IV est en butte à une très vive opposition intérieure et doit partir à la reconquête de son royaume et de ses sujets. Sa lutte passe par les armes et une propagande intensive. Cependant, le roi compte davantage sur les négociations et les concessions pour ramener ligueurs et anciens ennemis dans le parti royaliste. Sa conversion au catholicisme et son abjuration à Saint-Denis le 25 juillet 1593 représentent les véritables points de basculement multipliant les adhésions des ligueurs. Il établit également près de soixante-dix édits de pacification entre 1594 et 1598. Le dernier ligueur se soumet le 20 avril 1598. Le roi signe quelques jours plus tard l’édit de Nantes qui garantit les libertés religieuses. Le 2 mai 1598, la paix de Vervins met fin à la guerre avec l’Espagne, rétablissant ainsi la paix à l’intérieur et à l’extérieur du royaume et mettant fin à près de quarante ans de guerre civile.

 

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Édit de Nantes, 30 avril 1598, © Archives nationales (France)

 

et après…
L’édit de tolérance de 1598 n’est cependant qu’un éphémère répit dans la longue confrontation de la monarchie catholique avec les protestants. L’édit de grâce d’Alès, signé en 1629 par le cardinal de Richelieu, garantit aux huguenots leur liberté de culte, mais leur ôte leurs privilèges politiques et leurs places de sûreté. La révocation de l’édit de Nantes en 1685 entraîne l’exil massif des huguenots et une résistance armée dans les Cévennes. L’édit de Versailles, en 1787, ouvre quant à lui la voie à leur reconnaissance civile, confirmée par l’éphémère constitution de 1791, qui leur accorde leur pleine citoyenneté. La césure définitive entre le politique et le religieux, entre l’État et la foi, est accomplie par la loi de séparation de 1905, toujours en vigueur aujourd’hui.

 

chronologieguerrereligions

hainedesclans16Le comte Montgomery blessant Henri II lorsdu tournoi du 30 juin 1559, vers 1902 ©

concertclans

projectionsconferencesclans

 

Catalogue    
L’exposition s’accompagne d’un catalogue co-édité par le musée de l’Armée et In Fine éditions d’art, qui explore cette seconde moitié du XVIe siècle dans ses aspects religieux, militaires et politiques. Le catalogue propose une synthèse sur la période à travers une série d’essais, complétés d’une quarantaine de biographies, confiés à des historiens spécialistes de l’époque moderne, visant à mettre en perspective des thématiques précises telles que la notion de violence, la description des différents partis impliqués, les formes que prend la guerre – aussi bien par les armes que par les mots – ou encore la politique menée par l’État au cours de ces quarante années.
La partie catalogue reprend la structure de l’exposition et détaille chaque œuvre présentée afin de décrypter les événements. Des éléments annexes comme une chronologie, des cartes ou encore une généalogie permettant de faire le lien entre les protagonistes viennent aussi enrichir le catalogue.
L’exposition se fondant sur les riches collections d’armures du musée de l’Armée, celles des principaux protagonistes des guerres de Religion sont reproduites, accompagnées d’une notice biographique mettant en avant les liens familiaux, les actions politiques ou militaires, les appartenances aux différentes factions et les alliances ou, au contraire, les changements de camp de leur propriétaire.
Enfin, le catalogue met en exergue dans un épilogue présentant la révocation de l’édit de Nantes et la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État, toujours en vigueur aujourd’hui, le chemin menant à une redéfinition des rapports entre l’État et la religion et à une reconnaissance de la liberté de religion sur la base du respect des principes de liberté et d’égalité de tous les citoyens devant la loi.

 

cataloguehainedeclansIn fine éditions d’art 28 x 22 cm.  360 pages
200 illustrations. 39 €​

 

Informations Pratiques    
Hôtel national des Invalides
129, rue de Grenelle – 75007 Paris
Tél. 
01 44 42 38 77
musee-armee.fr
contact@musee-armee.fr

Réservations
Billetterie en ligne :
musee-armee.fr

 


 

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saison « Faste et Tragédie à la Renaissance »
Les visiteurs munis d’un billet d’entrée pour l’exposition La Haine des clans. Guerres de Religion, 1559-1610 pourront bénéficier d’un tarif réduit pour les expositions au château de Chantilly et d’Écouen
(sur présentation de leur billet). Les visiteurs munis de billets des expositions des châteaux de Chantilly et d’Écouen pourront également bénéficier d’un tarif réduit pour l’exposition La Haine des clans. Guerres de Religion, 1559-1610.

 

Saison « Faste et Tragédie à la Renaissance »
Château De Chantilly

 

Visages Des guerres De religion
4 MARS – 21 MAI 2023

chanteauchantilly2023© Château de Chantilly


Portraits d’un royaume déchiré
Après la mort d’Henri II au cours du funeste tournoi du 10 juillet 1559, la France sombre peu à peu dans la crise.
La fracture de l’unité du royaume ne s’exprime pas seulement par l’opposition de deux religions générée par la croissance spectaculaire du calvinisme au cours des années 1550. Elle se manifeste aussi par la constitution progressive de « partis », regroupant nombre des protagonistes de l’affrontement politique et militaire qui va déchirer la France pendant près d’un demi-siècle. L’exposition organisée ce printemps à Chantilly se propose ainsi de présenter les guerres de Religion de façon incarnée, coterie par coterie, clan par clan.

Ce face-à-face confessionnel dégénère en un conflit fratricide, qui sépare les familles et dans lequel la noblesse s’engage massivement. Les protestants souhaitent vivre leur foi au grand jour et obtenir des gages pour leur sécurité ; les catholiques de leur côté se sentent menacés par les « hérétiques », accusés de manque de fidélité à la Couronne. La guerre civile qui les oppose rythme les quarante dernières années du XVIe siècle, entrecoupées de terribles batailles, d’odieux massacres et de paix précaires. Les partis se recomposent au gré des circonstances politiques, des conversions et des nombreux décès qui surviennent.

Au choc des armes s’ajoute celui de l’image, dans lequel le portrait, objet politique s’il en est, tient toute sa place. L’exceptionnelle collection réunie au XIXe siècle par Henri d’Orléans, duc d’Aumale, permet d’offrir un panorama incarné de la période. Une galerie de portraits dessinés, peints, gravés voire émaillés, assortie d’estampes historiques et d’un grand nombre de libelles et déclarations imprimées, permet d’interroger le rôle de l’image dans cette guerre civile et de porter un regard renouvelé sur une page tragique de l’histoire de France.

 

Commissariat :
Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée Condé

Le Château de Chantilly
Le Domaine de Chantilly – Fondation d’Aumale assure la gestion du précieux patrimoine légué en 1884 par le duc d’Aumale à l’Institut de France. Ce legs comprend le château, ses collections exceptionnelles réunies au sein du musée Condé (Raphaël, Poussin, Ingres, Delacroix…), une bibliothèque d’une richesse unique qui abrite le manuscrit le plus précieux au monde, les Très Riches Heures du duc de Berry, un parc de 115 hectares labellisé « Jardin Remarquable » dont les parterres furent dessinés par André Le Nôtre, les plus grandes écuries princières d’Europe ainsi que 7 800 hectares de dépendances et forêts.
Le Château de Chantilly propose également une programmation culturelle riche et variée : expositions, spectacles équestres, concerts, grands événements (Journées des Plantes de Chantilly, Pique-nique en blanc…).

 


 

Saison « Faste et Tragédie à la Renaissance »
Musée national de la Renaissance, Château D’Écouen    

 

Antoine Caron (1521-1599). le Théâtre De l’Histoire
5 AVRIL - 3 JuILLET 2023
Dans la lignée des grandes expositions et recherches monographiques lancées depuis vingt ans par le musée du Louvre et des expositions les plus prestigieuses du musée national de la Renaissance autour du dialogue entre les arts, l’exposition Antoine Caron (1521-1599). Le théâtre de l’Histoire, coproduite avec la RMN-GP, entend replacer sur le devant de la scène l’un des artistes français les plus influents de la seconde moitié du XVIe siècle. Bien qu’Antoine Caron ait travaillé successivement pour cinq monarques, de François Ier à Henri IV, et pour la reine mère Catherine de Médicis, sa carrière n’a pas fait l’objet d’une exposition à la hauteur de sa réputation d’alors. Grâce à des œuvres d’Antoine Caron et de son cercle (peintures, manuscrits, dessins, gravures, tapisseries …), certaines jamais présentées au public, l’exposition témoigne des multiples facettes du génie et du rayonnement de cet artiste oublié, ainsi que de la polyvalence du métier de peintre à la Renaissance. Pour cette occasion sont réunies, pour la première fois en France depuis le XVIe siècle, les huit tapisseries de La Tenture des Valois commandée par Catherine de Médicis.

Réunissant plus de 90 œuvres au cœur du château d’Écouen dans une architecture et un décor contemporains des créations d’Antoine Caron, l’exposition interroge la place de cet artiste indissociable de la Renaissance française comme inventeur, fournisseur de modèles et dont l’influence se perpétue bien au-delà de sa mort.
Le parcours de l’exposition revient sur le profil de l’artiste dans le contexte de sa formation autour du chantier du château de Fontainebleau, notamment à travers ses liens profonds avec les Italiens Primatice (1503–1570) et Niccolò dell’Abate (1509–1571), mais surtout sur les échanges entre peinture, dessin, sculpture et tapisserie. Dans ce contexte s’affirme comme emblématique le prêt consenti par la Galerie des Offices de Florence de la célèbre Tenture des Valois, tissée à Bruxelles pour Catherine de Médicis et qui n’a pas revu la France, dans son intégralité, depuis plus de quatre siècles. En filigrane, ce sont des problématiques passionnantes de l’art de la Renaissance qui se tissent : rôle du dessin, relations entre artiste et commanditaire, remise en question des frontières traditionnellement établies entre art majeur et art mineur, entre artiste et artisan.

L’exposition bénéficie du soutien des plus grandes institutions françaises (Bibliothèque nationale de France, musée du Louvre, Mobilier national, musée d’Arts de Nantes, Mucem de Marseille…) et internationales (Gallerie degli Uffizi de Florence, The J. Paul Getty Museum de
Los Angeles, Courtauld Gallery de Londres…).

 

Commissaire :
Matteo Gianeselli, conservateur du patrimoine au musée national de la Renaissance,
château d’Écouen

Le Musée national de la Renaissance –
Château d’Écouen

À 19 km au nord de Paris, le Château d’Écouen, monument insigne de l’architecture française du XVIe siècle, fut construit dans les années 1538–1550 pour Anne de Montmorency, connétable de France, qui y reçut le couple royal Henri II et Catherine de Médicis.
Il conserve son décor d’origine avec son exceptionnel programme de cheminées peintes dans le style maniériste de l’École de Fontainebleau. Il abrite depuis 1977 le Musée national de la Renaissance, seul musée en France entièrement consacré à la période.
Exposées dans ce cadre majestueux, les exceptionnelles collections permanentes (céramique, émaux peints, orfèvrerie, verrerie, mobilier, tapisseries, cuirs peints…) permettent aux visiteurs d’apprécier l’art de vivre et la création artistique en Europe au XVIe siècle.

 

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Réservations
Billetterie en ligne :
musee-armee.fr