La ville de Kyoto célèbre le chrysanthème
Alors que l’automne sera bientôt là et que nos chrysanthèmes iront fleurir les cimetières occidentaux, le chrysanthème revêt une signification bien particulière au Japon. Si la fleur est vénérée dans tout le Japon, c’est
à Kyoto qu’elle trouve ses racines et qui continue aujourd’hui de lui dédier des célébrations. Ainsi, le 9e jour du 9e mois commence l’un des cinq plus grands festivals de la ville.
Kyoto et le chrysanthème
Loin d’être un symbole funeste, le chrysanthème au Japon est avant tout un signe de puissance. Considérée comme une fleur d’exception, elle est choyée par les jardiniers de tout l’archipel. Celle qu’on appelle aussi « fleur d’or » est originaire de Chine et fait son apparition au Japon sous l’ère Nara où elle est considérée comme plantes médicinales pour soulager la fièvre. Sous l’ère Heian, la famille impériale s’y intéresse d’un peu plus près à cette eur de grande beauté, créant même une fête à son honneur. Au 13e siècle, l’empereur GO-TOBA décide d’utiliser la forme à seize pétales comme emblème de la famille impériale.
Limitée au début au bon plaisir de l’aristocratie japonaise, la culture du chrysanthème se développa considérablement sous l’ère EDO (1600- 1868) à partir de la ville impériale de Kyoto. De nombreuses personnes se spécialisèrent dans la culture et la création de nouvelles variétés de chrysanthèmes et exposaient leur production lors de « présentations », dans des auberges traditionnelles et dans des temples de Kyoto. La forme, la couleur des eurs, le nom de la variété, son prix (très cher), sa culture étaient consciencieusement notés dans un registre. Centrée sur la ville impériale de Kyoto entre 1688 et 1703, la culture du chrysanthème se répandit ensuite à travers tout le pays, dans une course effrénée à la création et l’on vit apparaître des productions locales très importantes.
Le festival du Chrysanthème
Le 9 septembre, le 9e jour du 9e mois est une journée spéciale au sanctuaire Kamigamo à Kyoto. Il se tient le festival annuel “chōyō no sekku”, ou festival des chrysanthèmes. Après la cérémonie, une danse liturgique de prêtres, armés d’un arc et de èches et déguisés en corbeaux blancs, a lieu. Suite à cela, les enfants des environs sont invités à faire des combats de sumo dans l’enceinte du temple.