Comme un roman d’amour que l’on n’arriverait pas à refermer, l’hôtel Les Plumes, situé dans le 9 arrondissement de Paris qui abrita des passions littéraires célèbres, distille au fil de son lobby et de ses chambres les affres du romantisme.
Et le résultat est d’autant plus impressionnant que le chantier, mené en un temps record par Pierre Martin-Roux, Directeur des Opérations de la Compagnie Hôtelière de Bagatelle (à qui l’on doit également les hôtels Platine et Vice Versa situés dans le XVe arrondissement de Paris), a duré neuf mois en tout (le temps d’une passion...).
Pour donner leur propre interprétation du romantisme, sans sombrer dans les platitudes, Pascale de la Cochetière (journaliste déco, styliste et consultante) et Caroline Jotz du Cabinet Bastie ont travaillé sur trois principales thématiques pour décorer les 35 chambres de l’établissement. Direction artistique traitée avec poésie et dérision, faisant ainsi jongler, sans jamais se prendre au sérieux, les références littéraires.
Les histoires se déclinent au fil des pas : moquettes à chevrons dans les couloirs, papiers peints en trompe-l’œil ou grandes rayures noires et blanches, parquets en chêne dans les chambres... Murmures et détails élégants habillent les chambres : sous-verre enfermant des textes des écrivains, doubles rideaux et dessus-de lit en tissus Dormeuil, interrupteurs imprimés de profils célèbres...
Pour annoncer la thématique décorative, deux alcôves dotées de petites banquettes abritent les profils de George Sand et d’Alfred de Musset. Pour le petit salon et la salle de petits déjeuners, une palette de tonalités gris pastel, rose poudré et absinthe a été travaillée, mélangée à des papiers peints fleuris. Côté mobilier, métissage élégant, simple et joyeux entre chaises Napoléon III, petits cabriolets et médaillons habillés de rayures, de cotons et lins unis rose ou vert absinthe. L’ascenseur n’a pas échappé à la douce métamorphose et a été habillé d’un treillis en trompe-l’œil, telle l’entrée d’une gloriette, tout comme le couloir, d’une barrière de campagne.
Dans les chambres, Paul & Arthur
Un ciel d'orage
Au plafond, déjà un clin d’œil teinté d’humour, grâce à la photo en haute définition d’un ciel orageux imprimée sur du tissu, faisant ainsi écho à la passion tumultueuse que les deux poètes ont partagée. Atmosphère masculine très prononcée grâce tout d’abord au papier peint uni gris qui s’inspire d’un imprimé oxford de chemises d’homme. Même rigueur avec les tentures en pied de puce, un pied de poule très fin. Pour l’humour et le clin d’œil à l’alcool en vogue de l’époque, l’intérieur des placards est habillé d’un papier peint absinthe, tandis que les coussins du lit sont imprimés de la signature des poètes. Afin de rester fidèle à la touche XIXe siècle, les appliques sont habillées de petits abat-jour de la maison Caumont et s’harmonisent à d’autres appliques signées Mat & Jewski. Dans un coin de la pièce, une chauffeuse voisine une petite console. Pour la salle de bain, on a opté pour la symétrie de grands carreaux noirs et blancs disposés en larges rayures.
Dans les chambres, Juliette & Victor
Une palette gris bleu
Ici, plus de douceur, mais non moins de passion, grâce à des murs gris bleus qui se coordonnent aux bas des murs tapissés d’un papier peint imitant la soie. De petits miroirs de sorcière accentuent la note romantique, tout comme l’intérieur des placards tapissé d’un papier peint fleuri, ou encore le regard des deux amants imprimé sur les coussins, tiré d’une photographie de Joel Laiter. En guise de suspensions, des abat-jour fixés sur une rosace, tête en bas, évoquent le corset d’une femme de cette époque. Idée reprise dans la passementerie qui relie les deux pans des doubles rideaux.
Dans les chambres, George & Alfred
Ode au Yin et au Yang
Ici, place à l’ambiguïté. Si la note masculine est évoquée par la texture « chemise oxford » des papiers peints, coordonnée à la flanelle des têtes de lit, la note féminine se retrouve dans le rose pastel des doubles rideaux et l’effet dentelle des soubassements. Même dualité pour les éclairages traités avec des abat-jour hauts de forme et chapeaux piqués de plumes. Pour parfaire l’histoire, l’une des deux chauffeuses est habillée d’une jupe à traîne. Sur l’un des murs, la partition de la grande valse brillante de Frédéric Chopin, autre amant de George Sand, raisonne sous un sous-verre. Note d'humour, une frise reprend l'un des célèbres acrostiches de la correspondance de George et Alfred.
Les chambres, Grenier & Secrets et Cabanes
Sans rompre avec le charme de ces trois thématiques, tout en s’en distançant, deux autres styles de chambre complètent le voyage sentimental que propose l’hôtel : les chambres Grenier & Secrets situées, tel que leur nom l’indique, au dernier étage de l’établissement et les chambres Cabane, situées au rez-de-chaussée.
Dans la chambre Grenier & Secrets, les murs sont tapissés de lés de papiers peints différents, comme si la décoratrice les avait trouvés dans une vieille malle oubliée. Dans cet espace, cette fois l’histoire est à écrire. Chaque hôte pourra chuchoter ses secrets au milieu de cette atmosphère hors du temps caractérisée par des coussins habillés d’une toile à matelas fleurie ou d’une chaise tapissée d’une ancienne toile de jute imprimée.
Mélangeant impression bucolique et Arte Povera, la chambre Cabane surprend par sa lumière et sa pureté, accentuées par des murs tapissés d’un papier peint imitant le bois blanchi, et surtout par son lit spectaculaire placé au centre de la pièce. Réalisé en planches de chantier délavé, il est suspendu au plafond par des cordes, telle une balançoire. Portés par le mouvement, les rêveurs pourront s’évader sur une petite terrasse arborée.
LA COMPAGNIE HÔTELIÈRE DE BAGATELLE
La Compagnie Hôtelière de Bagatelle est à la fois actionnaire et opérateur hôtelier à Paris. Après avoir ouvert le Platine Hôtel sur une célèbre actrice « poupoupidou » et le Vice Versa avec Chantal Thomass, Pierre Martin-Roux - Directeur des Opérations - lance aujourd’hui le troisième projet du groupe avec l’hôtel Les Plumes. Avec 3 nouvelles ouvertures prévues en 2014 et 2015, la Compagnie Hôtelière de Bagatelle réserve encore bien d’autres surprises avec pour objectif une quinzaine d’hôtels à court terme !
www.cie-bagatelle.com
LE CABINET BASTIE
Avec plus de 70 boutique-hôtels parisiens à son actif, notamment le Burgundy, le Seven Hotel, le Platine, L’Original, L’Atmosphère, Le Vice Versa ou encore Le Grey Hôtel - le travail et la réputation du cabinet Bastie ne sont plus à faire.
Pour l’hôtel Les Plumes, le cabinet Bastie s’est associé à Pascale de la Cochetière, décoratrice-styliste et journaliste, dans le but de créer un havre romantique et intime.
PASCALE DE LA COCHETIÈRE,
une décoratrice férue de belles histoires. Journaliste déco, Pascale de la Cochetière travaille pour de nombreux magazines français et internationaux, et est également styliste, décoratrice et consultante. Dans tous les lieux qu’elle réinterprète, son travail consiste à raconter une his- toire et à veiller à ce qu’il y ait une cohérence entre cette histoire et le lieu. Pour les Plumes, elle a souhaité une décoration intemporelle : « mettre du chic et de la désinvolture sur un fond de romantisme ».
www.pascaledelacochetiere.com
HÔTEL LES PLUMES
10 RUE LAMARTINE
75009 PARIS
T. 01 55 07 88 00
www.lesplumeshotel.com
Crédit photos hôtel Les Plumes